vendredi 20 juillet 2012

Potager urbain: l'incohérente intransigeance de Drummondville


À moins que vous ne fassiez présentement du camping dans une caverne ou que vous vous soyez coupé du reste du monde en participant à une retraite fermée dans un monastère, il y a fort à parier que vous avez déjà entendu parler de la controverse entourant l'aménagement d'un potager devant une résidence de Drummondville.

Toutefois, si l'histoire ne vous dit rien, voici le lien pour visionner un court reportage pour vous mettre à jour:

Comme beaucoup a déjà été dit et diffusé pour décrire la situation, je ne vais donc pas m'attarder à en refaire la genèse.

D'abord, le sujet m'interpelle énormément, car il s'agit d'un cas manifeste d'un projet original, bénin et souhaitable qui se bute devant une intransigeance administrative municipale abusive.


De ce que je constate humblement de mon oeil extérieur ET drummondvillois, ces citoyens tentent de défendre leur projet auprès de la Ville et d'en faire valoir le positif avec des arguments qualitatifs à l'effet que leur initiative embellit, rassemble les gens du quartier, est une tendance d'avenir, une approche écologiquement viable du fait qu'elle encourage la valorisation des terrains et la biodiversité bien plus que les gazons gazés aux pesticides et qu'elle favorise l'alimentation saine et de proximité, etc. Tout cela est d'une évidence manifeste!

Le problème, c'est que, placées devant l'argumentaire de citoyens qui raisonnent avec des émotions et une logique inspirée par la qualité de vie, les autorités municipales ont la sensibilité d'une poêle de fonte! Ainsi, tout ce que les audacieux visionnaires vont recevoir en guise de réponse de la part de la Ville de Drummondville, ce sont des avis les enjoignant de se conformer aux règlements XYZ sous peine d'amendes.

Sauf que...


Les légumes NON mais la paille OUI



 
Il y a de cela à peine trois semaines, le journal L'Express publiait un article rapportant que la Ville avait finalement pris la décision de contourner la recommandation initiale de son Comité consultatif d'urbanisme et de permettre au bar La Terrazza sur la rue Heriot de maintenir son aménagement initial, notamment la paille servant de revêtement de toit pour sa terrasse. Dans cet article de la journaliste Cynthia Giguere-Martel, une citation du conseiller municipal Jocelyn Gagné a attiré tout particulièrement mon attention:
«En acceptant ce projet, on permet donc au centre-ville d’être encore plus dynamique, novateur et rassembleur. Nous ne souhaitons pas créer une atmosphère d’homogénéité. Si tout est pareil, personne ne s’y retrouvera.»


Deux poids deux mesures? 


Si l'argument vaut pour le centre-ville, ne devrait-il pas également valoir pour les quartiers résidentiels qui sont le milieu de vie des citoyens? L'aménagement du potager de façade qui est au coeur de la polémique actuelle EST dynamique, novateur et rassembleur; de plus, il répond tout à fait au souhait du conseiller d'éviter l'homogénéité et que tout soit pareil.
S'il est conséquent avec sa déclaration dans le dossier de La Terrazza, le conseiller Gagné devrait se ranger du bord de Josée Landry et Michel Beauchamp et apporter son mot à l'hôtel de ville pour défendre la légitimité de leur magnifique aménagement potager.
En attendant, il est à souhaiter que les décideurs municipaux finissent par saisir que défendre bec et ongles le principe « d’uniformité de la trame urbaine » n'encourage pas le développement harmonieux, mais plutôt la fadeur et l'absence de personnalité: tout le contraire de ce dont a besoin un milieu de vie pour être attrayant!

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Pour en connaître davantage au sujet de cette initiative originale:




1 commentaire:

  1. Voir mon billet aussi sur le sujet:
    http://www.lepotagerurbain.com/2012/07/mieux-vaut-enseigner-par-lexemple-que.html

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